Restauration du Prieuré de 1980 à 1985

Sous la direction de l’architecte en chef des Monuments Historiques, Dominique Ronsseray

Documents relatifs à l’inscription du Prieuré aux Monuments Historiques.

Plans et études du site, avant restauration

Documents relatifs à la consolidation du clocher.

Extrait d’un passage du livre
« Le prieuré de Saint-Symphorien, une histoire de mille ans » 

Dominique Ronsseray est habité par sa passion. Au cours de ses nombreux projets (notamment la restauration du Théâtre antique d’Orange ou du château de la Tour d’Aigues) cet architecte convaincu a coutume d’instaurer un véritable dialogue avec les monuments, à s’en imprégner pour mieux les comprendre et retrouver le concept initiateur d’un projet.

« A cette époque, Daniel Vial était l’un des premiers à vouloir faire d’un monument historique un lieu de vie. Pour ma part, je tentais de me détacher d’une tradition des Monuments Historiques qui considérait qu’une ruine devait rester une ruine et ne surtout pas être remaniée. J’étais confronté à une vraie problématique, il fallait avant tout réanimer le monument, ne pas le cristalliser dans le passé »

Il n’est donc pas étonnant que cette rencontre entre deux esprits avant-gardistes donne une restauration si équilibrée et aboutie. Depuis 1968, la direction de l’architecture et le ministre de la culture développaient le principe de l’utilité du sauvetage d’un monument non seulement pour son intérêt esthétique ou archéologique mais aussi pour sa capacité à se réinsérer dans le siècle, être réanimé. « Un monument doit gagner sa vie » disait alors Michel Denieul, directeur de l’architecture à cette époque. Une nouvelle approche des vestiges, une nouvelle appropriation des espaces historiques devenaient alors possible… C’est ce qui décida Daniel Vial.

Dominique Ronsseray adopta la même démarche qu’il avait suivie lors de la création du Centre International des Congrès au sein du Palais des papes ou encore, de l’aménagement de la bibliothèque de la livrée Ceccano à Avignon. Il fallait laisser parler les espaces et se glisser dans l’œuvre sans la perturber et la dénaturer.

« Le Conclave désigne par définition un lieu de réunion, pourquoi ne pas perpétuer cette idée de nos jours en recréant un nouveau lieu de rassemblement au sein du Palais des Papes? J’essaye toujours de me renseigner sur le passé d’un monument, son histoire, les gens qui y ont vécu et de comprendre les raisons de son implantation. Mon raisonnement a été le même pour le Prieuré »

Si le lancement du chantier fut un évènement public et officiel, le chantier en lui-même se déroula de façon plus restreinte dans un dialogue permanent et attentif entre les pierres (en place ou retrouvées) et les hommes (propriétaire, architecte, artisans, tailleurs de pierre). Les vestiges, les fouilles, les recherches architecturales révélaient les origines du site et son évolution à travers les siècles (la nécropole du haut Moyen-Age, l’église privée de l’an Mil, le prieuré victorin et les différents aménagements qui ont eu lieu à l’époque moderne).

Ce projet suivait donc une logique : un lieu de culte et de prière, complété par un espace d’habitation et de services, nécessaires aux desservants d’un prieuré pour vivre et fonctionner. Dominique Ronsseray put procéder en trois étapes : consolider les ruines, reconstituer un volume complémentaire puis compléter le tout par une nouvelle aile (…).